Nous allons aborder dans cet article 3 grands types de problématiques de couple et envisagerons des pistes de changement :

      1. La communication = 90% du travail.
      2. L’individualité dans le couple = les problèmes de couple n’en sont pas toujours !
      3. La question de la durée du couple.
      4. Quelles pistes pour un changement ?

1. Les dysfonctionnements de communication entre les deux membres du couple

On est très rarement à l’intérieur du couple émetteur-récepteur dans une réelle communication.

La flèche de l’indien.  Lorsque l’on communique, il y a des paroles qui vont engendrer quelque chose de positif et constructif, parce que ces paroles sont des paroles bienveillantes, qui font du bien, et qui du coup stimulent le couple. Et bien évidement, lorsque l’on est dans un couple qui va mal, fusent ce que j’appelle des flèches. Ces flèches sont en réalité des paroles toxiques qui font mal, des paroles qui blessent. Ces paroles créent des blessures qui ne cicatrisent pas si facilement, et parfois même, qui ne cicatrisent pas du tout. L’autre est visé, comme une proie devant un chasseur.
Je vois deux types de flèches :

La flèche sans poison : « Ah, ben t’étonne pas si j’ai pas envie de faire ça avec de toi ! ». Ça, c’est une parole de type « flèche », ça fait mal, ça fait une blessure, et bien entendu, ça n’incite pas « l’autre visé » à être valorisé, et encore moins à le stimuler dans une optique de couple positive.

La flèche empoisonnée au curare. « Ah, ben, mou comme t’es, t’étonne pas si personne a envie d’être avec toi ». (Je suis certaine que vous trouverez par vous-même des phrases encore plus précises et encore moins élogieuses !). Ces mots-là, sont encore plus malfaisants, et la blessure peut devenir fatale à la personne qui, déjà, souffre d’estime d’elle-même, ou de manque de confiance. C’est du curare, c’est à peu de choses près, la même intention que la première flèche, à savoir « viser et chercher à atteindre », mais l’intention est de mettre à mort, c’est encore plus violent, et ça tue sur le champs.
Selon les données historiques, l’étymologie du mot « curare » pourrait signifier « la mort qui tue tout bas » ; ou encore, « là où il vient, on tombe », mais aussi, «liquide qui tue les oiseaux ». Le curare est également connu pour la liane Sciadotenia ( qui signifie, « branches » et « rebrousser de chemin » ou « changer de direction » car ses branches changent de direction).
Dans son utilisation actuelle, par ses propriétés de relâchement musculaire, le curare est utilisé en anesthésie. Il a donc du bon ! Il permet ainsi de lâcher…
On pourrait dire que cette flèche, par le choc qu’elle engendre, est une vrai anesthésiant musculaire, qui empêche d’avancer. Si le poison est dissipé, on peut alors espérer qu’il permette de changer de direction.

Les conversations ping-pong !  Un peu plus « soft », un peu enfantines, mais néanmoins dans l’invective, on se parle avec du reproche dans l’air, on se parle quand il y a un problème. « J’en ai marre, tu ne fais jamais ça », « ah oui, mais toi aussi tu… ». Chacun s’envoie la balle, comme dans la cour d’une école, le « cé quika comencé ?! ».
Par ailleurs, je vous invite à vous poser cette question lorsque les reproches jaillissent : « Est-ce que, MOI, je suis capable de m’apporter ce que je demande à l’autre ? ». Il est fort probable que ce que vous reprochiez le plus à l’autre soit une faveur que vous vous-même n’êtes pas en mesure de VOUS apporter.

Le silence !  Les gens ne se parlent pas vraiment, ils se parlent sans se parler vraiment. Ils vont évoquer des sujets de vacances, et s’ils ont des enfants, de leur éducation, ce qu’ils font le week-end, etc. Rares sont les couples qui, à l’occasion, se posent, non pas à l’occasion d’une dispute, mais à l’occasion d’un moment décidé ensemble, pour parler d’eux-mêmes – ce qu’ils ressentent de joie, d’émotions, en lien ou non avec le couple, d’angoisses le cas échéant. Ils ne se posent pas, ils ne prennent pas un temps pour parler de leur couple. « Comment tu trouves que ça se passe entre nous, toi en ce moment ? Qu’est-ce que tu en dirais ? ». Cela s’appelle du silence : on ne parle pas vraiment, on raconte des tas de choses, mais on ne se parle pas.

L’interprétation.  Par exemple si l’un dit à l’autre : « On doit y être à quelle heure en fait chez Clément ? », l’autre, parfois ou souvent, va se dire : en fait il/elle me demande pas à quelle heure on doit être chez Clément, mais il/elle me fait remarquer que je suis encore en retard. Ce n’est pas une communication paisible, c’est une communication à l’intérieur de laquelle l’un est entendu d’une façon tout à fait différente de l’intention qu’il a. Son intention neutre est de savoir à quelle heure on a rdv chez Clément, et l’autre très naturellement, entend un reproche, alors que l’intentionnalité de l’émetteur du message n’est pas de faire un reproche. Évidemment, celui qui entend un reproche va répondre par des tensions.

Manque d’apprentissage à la communication  On ne nous apprend pas à l’école ou ailleurs à communiquer, savoir lire et écrire ne permet pas de savoir comment communiquer. Dans la communication, il y a nécessité d’une reformulation. Quand une personne craint de ne pas être bien entendue, il faut qu’elle puisse dire : « Comment as-tu compris ce que je viens de dire ? ». Cela peut sembler lourd, mais cela permet de clarifier les propos, avant que des malentendus ne se fassent, et s’additionnent les uns aux autres, et créent un « passif » que l’on ressasse à l’intérieur de sa tête en ruminant.

Les sujets tabous  Certains couples n’abordent jamais la question de leur sexualité. Or, la sexualité à l’intérieur du couple est importante, et en parler l’est tout autant car le plaisir et la jouissance sont individuels. Parler de sexualité à son conjoint, c’est lui donner le mode d’emploi de notre corps pour qu’il soit au courant de ce que l’on aime ou pas. Il est bon de savoir ce qui fait vibrer l’autre. Pour ce faire, la clef reste pour le ou la partenaire de garder les oreilles et les yeux grands ouverts et de poser des questions ; pour soi, d’exprimer ses envies, d’échanger autour de son plaisir.

La question de la libido  en tant qu’énergie de vie, n’est pas qu’une question d’énergie sexuelle ! Quand on se questionne sur la notion de libido, il s’agit de se questionner sur l’en-vie, quelques soient les domaines d’envie, qu’elles soient dans le champ de la sexualité, dans le champ des loisirs, etc. « Est-ce que moi, en tant que membre du couple, j’ai envie que ce couple avance, soit heureux, aille mieux, aille bien ? », et « est-ce que moi, en tant qu’autre membre du couple, j’ai envie de la même chose ? » (Ne comprenez pas là, qu’il faille pour autant avoir tout le temps envie de la même chose, je parle-là d’envie du couple, et non d’envies individuelles). Là où la problématique se pose, c’est lorsque l’envie est l’émergence d’un seul membre du couple et pas des deux. On est alors dans l’unitéralité ou la tentative de relation à l’autre « avorte » d’une certaine manière. Et c’est é-pui-sant pour ce membre du couple ! Alors soit il atteint la limite physique de l’épuisement et à un moment donné il dit « Stop, je ne peux pas vouloir pour deux ! », « Je ne peux pas traîner l’autre comme un boulet » (c’est souvent l’expression que j’entends). Ce « Stop » est sain, car il signifie que l’individu se pose à lui/elle-même des limites. De la même façon, l’autre membre du couple peut également souffrir, non pas de dépassement de limites et d’épuisement à porter l’envie pour deux, mais d’une autre forme d’épuisement qui est celle de se forcer à faire les choses, sans contacter réellement ses véritables motivations, ses véritables besoins. Donc il/elle se force et c’est épuisant aussi ! Pour vous donner un exemple, je demande systématiquement, lors de la prise de rdv pour une thérapie de couple, « Est-ce que votre partenaire a envie d’être là ? Est-ce que votre partenaire se lance aussi dans ce projet que ça aille bien ? Cet accord, cette envie commune est déjà une libido de couple, et c’est déterminant pour permettre une véritable thérapie de couple, et un véritable travail, où ce n’est ni épuisant ni couteux en énergie et en argent. Par cette question le thérapeute se positionne et jauge si l’envie est commune ou pas. Autrement, c’est peine perdue, c’est de l’argent perdu, c’est du temps perdu..

L’intrusion de l’intimité du couple  La belle-famille qui vient parfois se mêler de ce qu’il se passe à l’intérieur du couple alors que le couple est quelque chose d’extrêmement intime avec l’un ou l’autre du groupe qui est pris dans des conflits de loyautés entre « j’écoute ce que mon père et ma mère me disent ! », ou « j’écoute mon partenaire avec qui je vis tous les jours aujourd’hui ».

2. Les problématiques individuelles au sein du couple

Les névroses de chacun.

La névrose n’est pas une maladie ! La personne névrosée est une personne « normale ». Ce qu’il y a à comprendre est que chacun arrive dans le couple avec une famille (une famille qui parle, une famille taiseuse, une famille avec un grand-père qui a connu la guerre, une mère qui a subi un viol, etc.). L’enfant nait avec une histoire qui le précède, une sorte de bouillon de culture duquel il est totalement imprégné : les difficultés rencontrées par les parents, les grands-parents, les difficultés psychologiques. Cet enfant va devenir adulte et va former un couple, autrement dit, cet enfant vient en adulte avec son lot de casseroles ! C’est un lot de casseroles qui agit différemment selon que l’on est au début du couple ou sur la durée de celui-ci.
Parfois des couples se forment à un âge jeune, où, tout à fait inconsciemment, l’un est un peu la béquille de l’autre : une béquille plus ou moins forte selon qu’on se place d’un côté du couple ou de l’autre côté. Ces personnes s’unissent inconsciemment pour se soigner mutuellement (« Il/elle me complète », « il/elle va me soigner de tout ce que j’ai vécu jusqu’à présent », « c’est mon sauveur/ma sauveuse », etc.). En bref, chacun vient dans le couple avec son lot de casseroles, et il y a des casseroles plus ou moins lourdes, plus ou moins sonores. Par exemple, une personne peut avoir une problématique d’addiction au cannabis, à l’alcool, à des drogues dures, etc.
Ces problématiques vont pouvoir même contribuer à former le couple : l’un est le sauveur de l’autre, l’un va s’appuyer sur l’autre. Sauf qu’à la longue, la problématique individuelle de l’un va être vécue par l’autre, et va être vécue au sein du couple complètement différemment du début du couple. Par exemple, l’alcoolisme au sein du couple – c’est-à-dire un problème individuel -va pouvoir créer véritablement un problème de couple. Autre exemple, un homme qui va considérer inconsciemment sa femme comme une mère, d’autant quand les enfants surviennent. « A la maison, j’ai 2 enfants, mon enfant et mon mari ». La dimension maternante ou maternelle peut tisser du lien au début, être un élément fondateur, soit que possède cette jeune femme, soit que lui prête son compagnon, mais ça peut devenir aussi un problème ! On voit ainsi des hommes qui vont avoir une maîtresse à l’extérieur, car sans s’en rendre compte, ils voient tellement leur épouse comme un substitut de mère, que du coup, ce serait presque tabou d’avoir des rapports de couple avec cette personne qu’il considère inconsciemment comme un substitut de mère.

3. La durée du couple

Comme si tout était acquis et allait de soi, on entretient sa maison et son jardin, on n’entretient pas son couple ! Un couple se travaille chaque jour. Il faut en prendre soin. Un petit sms, un petit cadeau, un mot… Les mots du quotidien sont parfois peu agréables : « Ah, t’as oublié le pain ? », et se répètent : les choses que l’on a aimées au début vont se répéter. Imaginez, vous adorez le Champagne, et, pendant trois ans on vous sert du Champagne tous les jours ! Au bout de 1000 jours, vous allez détester ce Champagne, et peut-être souhaiterez-vous un soda non gazeux et tiède ? Au moins ça changera, ça sera de la surprise ! Le couple manque probablement de surprise, il faudrait le réinventer régulièrement, le nourrir. L’extra-ordinaire, n’est pas de prendre un jet pour New-York, où pour les Maldives, l’extraordinaire, c’est littéralement, la sortie du quotidien, et cela peut être tout simple ! A vous d’inventer « vos extras », soyez inventifs, créatifs, généreux d’implication dans votre couple ! Et surtout, prenez-y plaisir !

Il est rare que l’on voit l’autre réellement, et l’illusion du début étant très présente, elle peut marquer un point d’arrêt à la relation lorsque le voile se lève. Il faut comprendre qu’il y a une dimension phantasmatique dans le couple : au début on se fait une image de l’autre, une représentation un peu idéale, notre imagination est extrêmement présente. L’autre est mis sur un piédestal, et on se réveille le matin avec l’haleine -naturellement et bactériologiquement- mais néanmoins fétide de l’autre !

L’autre peut aussi être une représentation symbolique : comme nous l’avons vu plus haut, car c’est un point très courant, par exemple, la femme va représenter pour l’homme un substitut de mère. Cet homme aura une liberté sexuelle qu’il s’accordera avec une maîtresse mais ne le conçoit pas avec sa femme, tant il colle sur elle l’image de sa mère substitutive. Et inversement, l’homme peut représenter pour la femme, un substitut de père « C’est fou, comme tu me fais penser à mon père !».
C’est un problème pour le couple extrêmement fréquent, où la relation n’est pas d’ « égal à égal », mais inconsciemment de « parent-enfant », ce qui rend, à la longue les rapports peu faciles.

N’oublions pas ce point important aussi… Parfois, à l’intérieur du couple, surviennent des enfants ! S’imposent alors des rituels. Autant un couple sans enfant peut se lever à n’importe quelle heure le lendemain tard, le surlendemain tôt, passer la journée sous la couette (ou ailleurs, hein !). Quand il y a des enfants, il y a l’heure du biberon, l’heure de la sieste, l’heure de l’école, l’heure du déjeuner, du dîner… C’est très ritualisé. Si l’enfant peut être (lui aussi !) extraordinaire à l’intérieur d’un couple, il amène par sa présence, de la répétition. Il peut arriver que ces rituels liés à la survenue des enfants viennent multiplier cette ritualisation du temps : métro-boulot-dodo-enfant. C’est un problème qui peut inscrire de la lassitude dans le couple.

Avec la survenue des enfants vient bien sûr leur éducation. On peut avoir des différends quant à l’éducation des enfants, puisque chacun des membres du couple vient d’un autre univers. Ces différends peuvent être source de conflits, de mésentente, de difficultés de communication dans le couple.

A propos de l’arrivée des enfants, il y a la modification de statut au sein du couple. Au début, lorsque deux personnes se rencontrent elles sont pour l’une « fille de papa-maman », pour l’autre « fils de papa-maman » ; le statut change tout d’un coup à père de l’enfant qui vient d’arriver et de mère de l’enfant qui vient d’arriver. Le fait de devenir parent va souvent faire ressurgir des situations déjà vécues quand il était enfant par le nouveau parent. La relation qu’un père a pu vivre avec son propre père va parfois venir se rejouer, se réactualiser, sortir de l’ombre, de l’inconscient, au moment où ce père devient papa. Cette modification de statut n’est pas toujours simple à vivre, et ce d’autant pour les relations mère-fille, qui sont des relations souvent extrêmement complexes. Quand une jeune femme devient mère, ses relations avec sa mère peuvent soudain prendre une teinte différente qui vont avoir une implication à l’intérieur du couple.

Quant aux jeunes couples se formant très tôt, au lycée si ce n’est au collège, et qui commencent une vie de famille, ceux-là n’ont connu que l’un que l’autre comme amant. Parfois la simple curiosité, liée à l’usure, va faire, même si l’un et l’autre reste attaché à l’autre, l’un ou l’autre va avoir envie d’aller « voir ailleurs », non pas par envie de tromper son partenaire, non pas par envie de rompre la relation actuelle, mais par simple curiosité parce qu’ils n’ont connu qu’un simple partenaire dans toute leur existence. Quand un couple se fonde à 20 ans, le faire durer 60 ans n’est pas une question simple.

Face à ces problématiques, on va parfois voir surgir des « solutions miracles » : l’un ou l’autre se plonge dans une activité qui va le dévorer (travail : on part à 6h00, on rentre à 20h00, on amène du travail à la maison…). Le travail devient une autre sorte d’addiction : la travaillomanie. D’autres tentatives de solutions miracles : on va faire un troisième enfant, on en a déjà deux enfants et ce troisième serait alors une tentative de sauver le couple (ce n’est bien sûr par le cas de tous les troisièmes enfants !). On se lance dans autre chose. Un autre exemple ? « On va faire construire ! » Un projet qui va prendre un temps phénoménal, qui va occuper les esprits, qui va occasionner des disputes, qui va occasionner des discussions aussi… Sauf que souvent, cet autre chose survient à l’orée du divorce, comme d’ultimes tentatives inconscientes pour sauver le couple.

4. Quelle piste pour un changement ?

Eventualités de solutions :

Comprendre et faire comprendre. Que les membres du couple intègrent et comprennent : le travail de thérapie de couple est un travail de compréhension de ce qui se passe réellement à l’intérieur du couple.

Dire les choses. Que les membres de ce couple puissent dire les choses. Non pas sur le coup de la colère, quand la pression est montée dans la cocotte-minute, mais apprendre à dire, au juste moment, ce que l’on éprouve au regard de telle ou telle situation, de tel ou tel comportement, de telles ou telle paroles.

Apprendre à écouter. On attend que l’autre ait fini de dire ce qu’il a dire avant de parler ! La personne qui coupe la parole n’est pas à l’écoute, elle est dans l’interprétation, elle va rétorquer, alors qu’il s’agit non pas de rétorquer mais de dialoguer.

Réfléchir à la façon de réinventer les choses, de sortir autant que faire se peut de ses rituels. On ne va pas vendre les enfants, bien sûr, mais on n’est pas obligé de n’offrir une fleur que tous les 14 février jour de Saint Valentin ! On peut avoir de petits gestes différents. Dire, par exemple, « Tu es jolie », et pas : « Ah, tu es jolie aujourd’hui ». Il faut que l’autre dans le couple se sente admiré/e, narcissisé/e : que l’image renvoyée par l’autre soit positive de façon à faire le contrepoids avec les reproches inévitables que l’on peut se faire dans la vie quotidienne.

Il y a parfois à refonder, c’est-à-dire tout recommencer.

– Il faut aussi se trouver des moments à deux. Des moments d’intimité, par forcément sous la couette, mais aussi ! Avoir par exemple une, ou des activités à deux : aller à deux, sans les enfants, à une exposition, au cinéma, et quand on peut aller passer 48h ensemble, peu importe à faire quoi, mais avoir aussi des relations à deux. Que ce qu’on fait à deux ne soit pas que du quotidien : faire à manger, faire les courses – ce qui est de l’ordre de la nécessité voire de la contrainte- mais que la dimension « plaisir à deux » soit réintroduite et parfois ça ne coûte pas très cher ! L’argent n’est pas nécessairement un frein.
– Bien sûr « refonder » n’empêche pas de continuer de penser à soi ! Refonder implique de bichonner le couple au travers d’actes, tout en laissant l’autre avoir aussi son existence propre. Et cela est conciliable.
L’arrêt d’une relation dans une impasse, et invivable depuis longtemps, est un véritable échec pour certains. Et souvent, ce sont des êtres qui s’aiment profondément, et qu’il suffirait d’aider à inventer une façon de faire qui permette à leur relation d’être vivable.
Bien évidemment, la séparation peut être une réussite, ce n’est pas nécessairement un échec. Des couples à l’issue d’une thérapie peuvent se dire que ce n’est plus la peine de continuer, qu’il faut se séparer, et on va essayer de faire en sorte que la séparation soit la plus paisible et tranquille possible.

Est-ce que l’on a un seul partenaire pendant toute la durée de son couple ? Nos durées de vie s’allongent, donc des couples peuvent penser durer plusieurs dizaines d’années, et beaucoup se posent la question de la monogamie. Est-ce que l’on a un seul partenaire pendant toute la durée de son couple ? Cela peut être compliqué. Vivre dans la monogamie est compliqué et sortir de ce champs-là est compliqué aussi à organiser. Quelques couples célèbres l’ont fait : Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre qui n’avaient pas qu’un seul partenaire. Cette question de la monogamie est difficile. Parfois on entend cette expression « l’herbe est plus verte ailleurs ». Effectivement tel ou tel membre d’un couple peut se dire « ça ne se passe pas bien, j’en ai marre, je vais aller voir ailleurs », évidement, la tentation peut être grande. Il y a un couple installé et bancal et avec tout ce que l’on a dit de difficultés possibles, de projections, de ne pas s’écouter mutuellement, d’usure, de rituels, du coup quand survient quelqu’un d’autre, alors on se sent tout d’un coup écouté /e, regardé/e différemment. Donc la tentation peut être grande de mettre fin au couple actuel sans plus de procès et de commencer avec la nouvelle personne. Cela dit, on n’a pas résolu un certain nombre de problématiques qui se posaient dans ce couple où, d’ailleurs, on peut penser que la relation puisse, par le fruit d’un travail, devenir agréable pour les deux. Et dans le couple à venir, là où on pense que l’herbe est plus verte, il va se reproduire quasiment les mêmes problèmes rencontrés dans le couple précédent, à savoir : l’usure, l’idéalisation des débuts, la ritualisation et le quotidien, les beaux-parents, etc.
L’herbe est plus verte ailleurs ? C’est discutable. Il y a un travail qui reste possible pour que les choses n’en restent pas là, sur ces malentendus, sur ces difficultés, sur ces impasses qui peuvent parfois ouvrir sur autre chose.

En tous les cas, l’herbe peut être verte ! ll serait dommage de ne pas s’y rouler de temps en temps et de profiter, un peu insouciants, le temps d’un instant, un instant plus ou moins long, de ce que la vie offre de beau et de simple !